Hommage à un légionnaire tombé au combat : Kapo
La guerre est toujours risquée. Une marche constante au bord du gouffre, où chaque souffle peut être le dernier. Tragiquement, elle emporte souvent les meilleurs d'entre nous, ceux qui ne se cachent pas derrière les autres mais montrent la voie. Elle frappe sans prévenir, comme une ombre tombant du ciel. Hier encore, vous avez peut-être entendu un combattant raconter son histoire. Et aujourd'hui, la nouvelle tombe : il n'est plus là. À cet instant, tout ce qu'il a dit prend un sens plus profond.
Nous voulons rendre un dernier hommage à Kapo, un volontaire français qui a défendu la liberté de l'Ukraine au sein de la 1re Légion internationale. Il n'est pas venu chercher la gloire ou des médailles. Il est venu parce qu'il croyait que la vérité réside dans le combat. Ce qui l'a amené ici, c'est la conviction que le mal ne recule pas de lui-même : il faut l'affronter, les armes à la main.
Quand le cœur appelle
Kapo était un volontaire, un soldat non par profession, mais par vocation. Il avait 32 ans lorsqu'il a quitté sa vie paisible en France pour fouler le sol ukrainien. Pour lui, il ne s'agissait pas seulement d'une guerre entre l'Ukraine et la Russie, mais d'une bataille entre la lumière et les ténèbres. Il était convaincu que si l'Ukraine tombait, le reste de l'Europe serait le prochain sur la liste. Il ne pouvait donc pas rester les bras croisés. Il a rejoint les rangs des courageux. Parmi eux se trouvait son compatriote Vivi, qui se souvient de Kapo comme d'un homme sans peur, mais avec un objectif clair :
« Il est venu vers nous pour répondre à l'appel du devoir, un volontaire ordinaire, fidèle à ses convictions et à la noble cause de la résistance contre cette guerre qui menace la souveraineté de toute l'Europe. Peu importe la difficulté ou la durée de la mission, il allait toujours de l'avant. Malgré les risques et la pression constante des Russes, il donnait tout ce qu'il avait pour accomplir chaque tâche. »
Directement au cœur de la bataille
Lorsque nous avons parlé avec Kapo, il était en Ukraine depuis trois mois. C'était une période difficile, marquée par une vague incessante d'attaques russes visant à briser les défenses ukrainiennes. Il n'y avait pas de temps à perdre : le front avait besoin d'une action immédiate. Et Kapo n'a pas hésité. Avec la même conviction qui l'avait amené ici, il est passé du terrain d'entraînement aux missions de combat, rejoignant la ligne qui repousse la Russie jour après jour.
Bons, le commandant de son unité, se souvient de lui avec un profond respect, comme un homme d'action et non de paroles : « Il y a ceux qui parlent et ceux qui agissent. Kapo faisait partie de ces derniers. Il était toujours gentil avec ses camarades, toujours prêt à aider et à soutenir. Il a sauvé l'honneur de notre section plus d'une fois, et il est tombé comme un vrai soldat, courageux et héroïque.
Il était fier de son béret de légionnaire, qu'il portait toujours dans sa poche droite lorsqu'il partait au combat. »
Toujours avec le sourire
En reconstituant l'image de Kapo dans son esprit, Bons ne cache pas son émotion. Il se souvient de son frère d'armes comme d'une âme vibrante qui, même dans les moments les plus sombres, savait faire rire les autres. Cette image reste également gravée dans la mémoire de Vivi :
« Kapo a donné tout ce qu'il avait, et il l'a fait avec le sourire. Vivre et travailler à ses côtés était une joie. Il savait comment nous remonter le moral et était toujours prêt à donner un coup de main. Il restera dans nos cœurs comme un ami courageux. Son sourire nous manquera. Il a gagné sa place dans la grande famille de la Légion, ainsi que le respect qui va avec. »
Sa boussole morale
Kapo est venu en Ukraine guidé par une conviction personnelle profonde : mettre fin à une incarnation moderne du totalitarisme. Pour lui, cette guerre était la continuation de la résistance historique menée autrefois par la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme ceux qui l'avaient précédé, il a choisi de combattre le mal, non par obligation, mais par vocation :
« Ma motivation principale est idéologique », expliquait Kapo. « Empêcher la Russie de poursuivre son invasion de l'Europe. L'Ukraine est le rempart de l'Europe contre la Russie. L'armée ukrainienne est la dernière barrière avant que la Russie ne puisse s'enfoncer plus profondément. »
Un héros discret
Avant la guerre, Kapo menait une vie modeste. Il était éboueur et conduisait les camions poubelles qui nettoyaient les rues de sa ville. Et lorsque la Russie a envahi l'Ukraine, il a continué sur cette voie : nettoyer les ordures. Mais cette fois, il ne s'agissait pas de déchets sur le trottoir, mais de la force destructrice qui avait franchi la frontière ukrainienne et osait se qualifier d'humaine.
Son travail était toujours passé inaperçu, mais il était essentiel, l'un de ces rôles invisibles jusqu'à ce qu'ils ne soient plus remplis. Grâce à des personnes comme Kapo, les rues restaient propres et l'ordre prévalait sur le chaos. C'était un travail honnête, sans gloire, mais pour le bien des autres. « C'était Kapo », se souvient Tim, son frère d'armes :
« Kapo était un homme simple, toujours prêt à agir. Toujours prêt à aider. Il était loyal et donnait tout ce qu'il avait pour accomplir sa mission. Les soldats comme lui valent leur pesant d'or. »
Derrière chaque combattant, la peur d'une famille
La famille de Kapo a été profondément bouleversée par sa décision de partir à la guerre. Tout le monde savait ce que cela signifiait : le risque, l'inconnu, la possibilité que chaque nouveau jour apporte des nouvelles dévastatrices. Mais malgré cette peur, Kapo a laissé son ancienne vie derrière lui, car il ne pouvait tout simplement pas détourner le regard.
Dans un pays étranger, parmi des inconnus, il a trouvé une seconde famille. Parmi les légionnaires, il a trouvé des frères, non pas par le sang, mais par quelque chose de plus fort : une lutte commune et la volonté de donner leur vie non seulement pour leur propre peuple, mais pour tous ceux qui veulent être libres. L'un de ces frères était Nico, qui parle de Kapo avec une profonde tristesse et une sincère gratitude :
« Merci, mon frère, d'être venu en Ukraine pour défendre la liberté et d'être devenu ma famille. Tu étais un homme honnête et un bon soldat ! Tu nous manqueras terriblement. Nos rires ne seront plus jamais les mêmes. Que Dieu t'accueille et veille sur toi. »
Pour Bons, Kapo n'était pas seulement un compagnon d'armes, il était devenu un petit frère, aimé et respecté de tous les membres de l'unité. Sa mort est une perte immense, mais son souvenir restera vivant :
« La guerre l'a emporté, dit Bons, mais elle ne lui enlèvera jamais son nom. » Tim ajoute : « Nous ne l'oublierons jamais. Il était et restera l'un des nôtres, comme un vrai frère. »
Une pensée indépendante face à la propagande
Kapo était découragé de voir que beaucoup de Français soutenaient encore la Russie, consciemment ou non. Il considérait la propagande comme la racine de tout cela, une arme invisible aussi puissante que n'importe quel missile. Déguisée en « opinion alternative », elle sème la confusion, défend l'agression et rend le mal acceptable. C'est pourquoi il était si important pour lui d'avoir une opinion personnelle. Il exhortait les autres à résister au bruit médiatique. Comme il le disait lui-même :
« Le plus important, c'est d'avoir son propre point de vue. Je conseille à tout le monde de faire de même. Ne suivez pas aveuglément. Réfléchissez et continuez à vous cultiver. Évitez de regarder la télévision. »
Et ce n'étaient pas que des mots, c'était la philosophie personnelle d'un homme qui avait fait son choix et était prêt à en payer le prix ultime.
Texte : Dmytro Tolkachov
Photos et vidéo : Volodymyr Patola
Montage vidéo : Oleksandr Los